Le financement international du tiers monde
Les formes du financement international du tiers monde
Le financement extérieur est composé de flux publics (aide publique au développement (APD) et prêts publics), ainsi que de flux privés (investissements directs, aide privée des ONG, prêts bancaires, émissions d'obligations). Ces flux privés créent l'endettement le plus coûteux. En outre, les flux bilatéraux sont généralement liés.
La gestion de ce financement est confiée à différentes institutions. Les transferts publics sont gérés par des entités publiques administratives et les prêts officiels sont confiés à des organismes nationaux ou internationaux (groupe de la Banque mondiale ou banques régionales de développement). Dans ce système, le FMI occupe une place particulière. Le fonctionnement de ces organismes est marqué par une ambiguïté résultant de la multiplicité de leurs objectifs : financer le développement, faire prévaloir les intérêts commerciaux de leur pays d'origine, maximiser leur pouvoir, réaliser des profits…
Par ailleurs, de profondes disparités existent entre les pays du tiers monde en matière de financement extérieur : les pays d'Amérique Latine, d'Asie et d'Afrique du Nord reçoivent un financement essentiellement privé alors que les pays d'Afrique subsaharienne et certains pays d'Asie très pauvres sont principalement financés par des capitaux publics (APD).
Privatisation du financement et montée de l'endettement
A partir des années 1970, le stock d'endettement s'accélère et une privatisation croissante du financement international des pays du tiers monde a lieu. Les banques commerciales voient en effet dans ces pays, où les occasions de prêts sont nombreuses, une zone leur permettant de "recycler" les pétrodollars. Pour les pays en développement, ce nouveau financement permet, par rapport au financement public, une plus grande souplesse et élimine les conditions posées au décaissement. De leur côté, les gouvernements des pays industrialisés voient dans cette évolution, grâce aux investissements liés, un moyen de relancer l'activité nationale.
Limites et contraintes de l'endettement extérieur
Le remboursement de la dette est un prélèvement opéré sur le revenu national qui s'effectue en devises (première contrainte) et sur l'épargne publique (deuxième contrainte). Ainsi, afin de se procurer des devises, il faut dégager des excédents au niveau des échanges des biens et services. Il faut donc développer des industries d'exportation. Or, les pays qui ont conservé une spécialisation dans les matières premières sont en difficulté. De plus, pour rembourser ses dettes, l'Etat doit disposer de recettes suffisantes, ce qui l'entraîne à prélever des sommes sur les revenus des générations futures, par le biais de la fiscalité. La croissance du revenu national est donc déterminante.
Quant aux limites à ce que peut emprunter un Etat, il est difficile de les définir de manière précise, malgré l'existence de certains indicateurs. Toutefois, les contraintes de la dette extérieure ne doivent pas primer de façon excessive sur les contraintes internes politiques et sociales.
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